DIY : Les fagots de fumigation, bons pour l’air et l’esprit !

Utilisés dès l’Antiquité pour purifier l’atmosphère, apaiser les esprit ou désodoriser l’air, les fumigations reviennent au goût du jour, ce qui est une bonne nouvelle ! Il s’agit d’une combustion de plantes ou de matières dans une pièce afin de la désinfecter ou de la dépolluer. Plusieurs méthodes existent. Nous nous pencherons aujourd’hui sur les fagots ou bâtons de fumigation (« smudge stick » en anglais).

Il s’agit très simplement de prendre des plantes aromatiques fraîches ou séchées en bouquet et d’en faire des fagots très serrés, qui, une fois allumés, diffuseront de bonnes odeurs là où vous les promènerez en assainissant les lieux.  Ils peuvent être de petite ou de grande taille, selon l’envie (10, 15 ou 20 cm). 

Edgar Maxence (1871-1954) L’Âme de la Forêt, 1898, Nantes, musée des Beaux-Arts

À l’image du pouvoir de l’encens, certaines plantes font du bien à l’esprit, au corps et à l’âme. Ces fagots de fumigation assainissent les chambres des malades, reposent les âmes agitées, désinfectent l’air des pièces mal aérées, régénèrent les pensées. Ils peuvent être aussi jetés dans les feux de cheminée en diffusant une fumée chaleureuse et aromatique. 


Mise en garde

  •  Si cette activité est faite avec des enfants, la surveillance d’un adulte est indispensable jusqu’à l’extinction totale du fagot en prenant garde aux risques de brûlures. 
  • Attention, certaines plantes peuvent se consument très rapidement. Allumez votre fagot dans un récipient résistant au feu et à la chaleur. Si vous le promenez dans une pièce, soyez prudents afin qu’il ne tombe pas à terre à cause d’un courant d’air ou d’un mouvement brusque. Ne l’approchez pas de textiles ou de substances inflammables. Vous pouvez prévoir une source d’eau à proximité si la moindre étincelle vous semble suspecte.
  • Ne laissez jamais le fagot allumé sans surveillance. Quand vous quittez la pièce, vérifiez qu’il est bien consumé jusqu’à la fin. Mouiller le reste si besoin pour s’assurer qu’il est bien éteint après utilisation.
  • Ces fagots ne sont pas destinés à la consommation. Ne pas ingérer.

Méthode pas à pas 


 

1. Cueillette : choisissez des plantes locales

  1. Cueillette 
  • Choisissez des plantes locales de préférence. Il est possible d’utiliser des plantes sèches ou humides (dans ce cas elles produiront davantage de fumée, étant encore fraîches).
  • Ce qui compte est de bien serrer les plantes entre elles afin qu’elles se consument lentement. Plus il y aura de l’air entre les plantes, plus elles s’enflammeront vite, ce qui n’est pas l’objectif : il faut que ces fagots dégagent de la fumée !
  • En hiver, il est d’usage de couper certaines sommités fleuries desséchées dans son jardin afin de les « rabattre ». Ne jetez pas celles qui sont issues de plantes aromatiques. Gardez-les pour en faire des fagots de fumigation. En général, elles conservent encore beaucoup d’arômes ou de parfums lorsqu’on les froisse comme la tanaisie, les perovskias, les immortelle, la verveine, la menthe, certaines sauges, etc. 
  • Liste de plantes pour fagots de fumigation 
     
    Sélectionner les plantes qui vous inspirent dans la liste non exhaustive ci-dessous. Vous pouvez faire des fagots de fumigation avec une seule plante comme la sauge ou en mélangeant divers spécimens, à votre convenance. Certains arbres résineux sont intéressants aussi. Choisissez des végétaux qui dégagent un parfum qui vous plaît et qui ont des vertus pour l’esprit.
     
    Cataire (anti-infectieux) 
    Cèdre (antifongique) 
    Citronnier (réjouissant)
    Cyprès (désinfectant)
    Eucalyptus (antiviral) 
    Fougère (antipollution)
    Immortelle (sécurisante)
    Laurier noble (force)
    Note : Il s’agit du Laurus nobilis. Attention ne pas confondre avec le Laurier rose – Nerium oleander – très toxique à éviter absolument.
    Lavande (relaxante)
    Lichen (anti-bactérien) 
    Marjolaine (calmante)
    Mélisse (reposante)
    Menthe (tonifiante)
    Millepertuis (contre la mélancolie)
    Monarde (renforce)
    Olivier (pacifiant)
    Oranger (stimulant)
    Perovskia (odorant)
    Romarin (détoxifiant)
    Sarriette (antiseptique
    Sauge blanche (protection
    Sauge officinale (bienfaisant)
    Tanaisie (désinfectant)
    Thym (anti-bactérien) 
    Verveine (apaisant)
    Etc.

 


2. Rassembler le Matériel

 

Matériel 

  • De la ficelle en matériau naturel
  • Des ciseaux/éventuellement un sécateur 
  • Un récipient pour recueillir les chutes de feuilles restantes 
  • Un récipient en terre cuite ou en porcelaine pour y faire brûler les fagots de fumigation 
  • Des allumettes 
  • Des hampes de plantes au choix (voir liste en num.1)

3. Rassembler les plantes en bouquets

3. Rassembler les plantes sélectionnées en bouquet bien serré de façon à former un fagot. Mettez les plantes plus fragiles qui ont tendance à s’effriter à l’intérieur (type verveine) et les plantes plus rigides à l’extérieur (type romarin). 

4. Votre fagot ne doit pas être ni trop mince ni trop épais !

5. Croiser la ficelle tout autour du fagot en serrant le plus possible les plantes entre elles. On a les mains qui sentent très bon ! 😉

6. Couper ce qui dépasse en haut et en bas et à travers la ficelle. Gardez les chutes pour les rassembler dans un récipient. Elles serviront à vous faire un pot pourri. Le premier fagot de fumigation est prêt !

7. Poursuivre avec les autres herbes. Faire autant de fagots que l’on veut en variant la hauteur. 

8. En voilà un deuxième !

9. En voilà un troisième !

10. Déposer le fagot de fumigation sur un récipient en terre cuite ou en porcelaine. 

11. Allumer le haut du fagot avec une allumette. Il ne faut pas que le fagot brûle mais qu’il se consume en fumant. Souffler dessus ou écraser le légèrement pour l’éteindre s’il s’enflamme en prenant garde aux étincelles ! 

12. Circuler avec précaution dans les pièces souhaitées ou laisser le fagot se consumer dans une seule pièce (toujours sous surveillance)

13. Et voilà !

©GLSG, le 10 janvier 2021