L’étonnante aspérule odorante (Gallium odoratum)

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Aspérule odorante (Galium odoratum)

Venons-en aujourd’hui à l’aspérule odorante ou Gaillet odorant (Galium odoratum), plante de la famille des Rubiacées (nommée ainsi car les racines rouges ont le pouvoir de teindre, comme le quinquina et la garance. L’espèce Asperula tinctoria est privilégiée dans ce cas).

Une belle plante parfumée

Vivace herbacée couvre-sol d’environ 10 à 30 cm, l’aspérule se distingue par ses délicates verticilles composée de feuilles lancéolées avec raffinement. Sa tige est grêle, à quatre angles, complétée par une ravissante inflorescence de fleurs blanches en forme d’étoile, ce qui a contribué à lui donner le surnom charmant de « Belle étoile », quand elle fleurit de mai à juin.

Peu odorante lorsqu’elle est fraîche, l’aspérule exhale une délicieuse odeur de foin de montagne, de miel et de vanille dès lors qu’elle est séchée, en développant une substance chimique appelée « coumarine » utilisée en parfumerie. Elle jonchait le sol ou était suspendue dans les églises au Moyen-âge. Surnommée le « muguet de dames », l’aspérule parfume le linge, est employée dans les pots pourris, éloigne les insectes et les mites, parfume le tabac à priser et le « vin de mai » allemand bu le 1er mai (Maibowle ou Maitrank). Elle est d’ailleurs nommée Waldmeister, c’està dire le « maître de la forêt » (ou plutôt la maîtresse!) en Allemagne qui l’infuse dans son vin blanc.

Une belle plante efficace

– Revigorante, elle est conseillée en cure printanière pour éliminer les toxines accumulées pendant l’hiver.
– Apaisante, elle est prescrite en cas d’anxiété, de nervosité, de palpitations, de vertiges, de névralgies, de maux de tête, de spasmes (antispasmodique). Elle est conseillée contre l’insomnie en raison de ses propriétés sédatives (spécialement pour les enfants).
– Elle stimule la digestion et les fonctions hépatiques. Diurétique, elle prévient les ballonnements d’estomac.
– Elle est efficace contre les douleurs menstruelles, les troubles de la ménopause, les crampes utérines.
– Elle est active en cas de troubles rénaux, en cas d’infection des voies urinaires, d’hydropisie et de varices.
– En infusion avec fleurs de bleuet, euphraise ou feuilles de plantain, elle agit comme collyre dans les cas de blépharites, fatigue oculaire et conjonctivites.
– C’est une plante vulnéraire qui peut s’applique fraîchement écrasée sur les blessures, les abcès ou les enflures douloureuses.

Mise en garde de l’aspérule

La substance chimique de la coumarine (hypnotique anticoagulante par ailleurs) donne des nausées et des maux de tête à doses élevées. Il faut donc user de cette plante avec une juste modération. Mais, pour info, Stanislas roi de Pologne prenait tasse de thé d’aspérule tous les matins, geste auquel il attribuait sa bonne santé (1)…

Infusion d’aspérule (en cas de nervosité troubles du sommeil)
– 1cuill.à soupe de plante séchée et broyée par tasse.
– Laisser infuser pendant 10 min et prendre avant les repas ou le soir (3 fois par jour)

Pot pourri fleuri à l’aspérule
-15g de myrrhe
-15g de thym
-15g de sauge
-30g d’aspérule odorante
-30g de verveine
-30g de menthe séchée
-30g de racine d’iris
-30 g d’écorce de citron
-60g d’angélique
-100g de boutons rose (Rosa Canina)
-120g de fleurs de lavande
+Huile essentielle de son choix

Mélanger les ingrédients et les disposer dans un pot-pourri en faïence ou en terre cuite.
Verser des gouttes d’huile essentielle pour raviver régulièrement le parfum.

Bain d’yeux

– 1 cuill. à café d’aspérule
– 1 cuill.à café d’euphraise officinale
– 1 cuill. à café de plantain
– Faire une décoction avec 1 cuill à café de chaque plante séchée pour 10cl d’eau. Laisser bouillir 10 min, puis filtrer soigneusement. Appliquer plusieurs fois par jour en renouvelant à chaque fois la préparation.

Voici un lien intéressant pour se procurer de l’aspérule, en attendant d’en planter un jour:
http://www.herboristerieduvalmont.com/plantes-medicinales-en-vrac/1085-asperule-odorante-plante-coupee-bio.html

G.L.S.G., le 29 octobre 2013

(1) Pierre Lieutaghi, Le Livre des bonnes herbes, Fayard, 1996, p.99.