DIY : Faire un herbier cousu d’inspiration Renaissance

Planches d’herbier cousu ©GLSG

Vous aimez faire des herbiers dont les spécimens sont maintenus par des rubans gommés ? Vous allez raffoler de la technique de l’herbier cousu ! Cette dernière demande plus de temps et de concentration mais elle vaut la peine d’être essayée. En effet, elle permet d’allier l’observation sensible des végétaux à une présentation délicate, pérenne et esthétique.

INSPIRATION : le fascinant Herbier de Jehan Girault à l’époque de la Renaissance

Conservé au musée d’Histoire naturelle de Paris, le fascinant herbier de Jean Girault (voir) est l’herbier relié le plus ancien de France. Il rassemble de nombreuses espèces connues pour leurs vertus thérapeutiques dont certaines ont été cousues sur les feuilles de papier. Composé de 81 feuillets réunis en un volume, cet herbier présente 310 plantes collées ou cousues et étiquetées a été  constitué par un étudiant en médecine au milieu du 16e siècle (1558) qui écrit au début de l’ouvrage. À cette époque, la botanique est fortement liée à la médecine car tout médecin doit savoir reconnaître les plantes et leur usage vulnéraire. Il est donc d’usage de confectionner des planches de plantes séchées qui deviennent rapidement de grands livres épais :  l’Hortus siccus, « le jardin sec », complète ainsi l’Herbarium vivum, « l’herbier vivant », ouvrage orné de gravures de plantes, destiné aux médecins. L’herbier Jehan Girault est entré dans les collections du Muséum en 1857. Il a remarquablement traversé le temps : les caractères morphologiques sont presque toujours reconnaissables, certaines plantes ont même conservé leurs couleurs*.

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DIY : Méthode pour faire son propre herbier cousu 

Matériel 

  • des feuilles de papier souples et épaisses à la fois (type Canson) 
  • des spécimens botaniques (frais ou déjà séchés)
  • du fil, une aiguille, un dé à coudre
  • une épingle 
  • un stylo 
  • des ciseaux

 

 

 

1.Disposer un spécimen botanique sur le papier découpé selon le format souhaité (ici type marque-page)

2. Tout en maintenant le spécimen avec la main, percer délicatement avec une épingle des petits trous de part et d’autre de la plante aux emplacements majeurs (embranchements, tiges, pétioles). Veiller à ne pas transpercer la plante !

3. Enfiler le fil (en le doublant) et l’aiguille. Mettre le dé. Coudre dans les points percés en commençant par le bas de la tige de la plante et remonter vers le haut en formant des croisillons ou des ponts selon la préférence et le type de la plante. Couper le fil avec les ciseaux et refaire une nouvelle aiguillée s’il se révèle trop court. 

4. Écrire le nom latin, le nom vernaculaire et le nom de famille de la plante, la date et le lieu de la cueillette.

5/ Mettre sous presse quelques jours

Et voilà ! Vous pouvez au choix les encadrer ou coudre les planches entre elles pour créer un cahier de spécimens. À votre imagination ! 

©GLSG,  le 6 avril 2020

*Source pour l’Herbier de Jehan Girault : Musée national d’Histoire naturelle, Paris