« With darkness deep, as is my woe » l’air poignant de Theodora d’Haendel

 

Le poignant air « With darkness deep as is my woe » de la Theodora d’Haendel est un des sommets de l’oratorio d’Haendel, composé en 1749, dix ans avant la mort du musicien. Dans les premières années du christianisme, la jeune Theodora s’est convertie à la nouvelle religion chrétienne dont le croyants sont persécutés. Arrêtée, elle est conduite en prison pour être condamnée au sort abject de la prostitution. Seule au fond de son abîme obscur, elle crie sa détresse dans un air dont la tendresse égale la tristesse. L’incompréhension, la peur, l’angoisse l’étreignent, puis son âme est prise d’un élan de confiance. La voilà qui se lève vers l’espérance.

Ce magnifique air reflète tout le drame de l’innocence accusée injustement et la transformation de l’âme faible en âme forte, sous l’effet de la Grâce divine, métaphore du fragile monde charnel soudain porté par la puissance du monde spirituel. Haendel orchestre subtilement la voix humaine qui questionne le Ciel et l’Enfer en phrases liées et déliées, au rythme d’un lent battement de coeur qui doute et qui croit. 

Scene 2

Theodora, in her Place of Confinement.

36. Air

Theodora
With darkness deep, as is my woe,
Hide me, ye shades of night;
Your thickest veil around me throw,
Conceal’d from human sight.
Or come thou, death, thy victim save,
Kindly embosom’d in the grave.

37. Symphony

38. Recitative

Theodora
But why art thou disquieted, my soul?
Hark! Heav’n invites thee in sweet rapt’rous strains,
To join the ever-singing, ever-loving choir
Of saints and angels in the courts above.

39. Air

Theodora
Oh, that I on wings could rise,
Swiftly sailing through the skies,
As skims the silver dove!
That I might rest,
For ever blest,
With harmony and love.
Oh, that I on wings. . . da capo