Dans cette grande ville où plus rien ne m’attend,
J’erre comme une âme que plus rien n’anime
Que la nostalgie du jour où mon coeur aimant
Connut la beauté d’antan, l’autrefois sublime.
Et je marche, incapable de contempler septembre,
La Seine a beau couler, ma foi coule sans elle,
La Louvre tarit, Notre-Dame n’est que cendres :
Plus rien ne subsiste des anciennes passerelles.
Plus rien ne réchauffe ce grand corps éteint,
Plus rien ne réveille cet âtre endormi,
S’écroulent en mon esprit qu’une peine étreint
Les rues, les boulevards, les ponts en éboulis.
Pourquoi revenir en ces lieux morts qui me navrent,
Sous ces flèches descendues au son des effrois ?
Rendez-moi la paix, l’art, le silence des havres :
Que rien ne trouble mon être en son humus froid.
©GLSG, 2019