Maintenant le vivre me fâche ;Et afin, Magny, que tu saches,Pourquoi je suis tant éperdu,Ce n’est pas pour avoir perduMes anneaux, mon argent, ma bourse ;Et pourquoi est-ce donques ? pour ceQue j’ai perdu depuis trois joursMon bien, mon plaisir, mes amours.Et quoi ?…
Le portail des ressources numérisées de la Bibliothèque de France Gallica permet de redécouvrir de nombreuses oeuvres méconnues comme le magnifique recueil de seize sonnets du poète symboliste et académicien Henri de Régnier (1864-1936) intitulé Le Miracle du Fil. Cet…
Et la mer et l’amour ont l’amer pour partage, Et la mer est amère, et l’amour est amer, L’on s’abîme en l’amour aussi bien qu’en la mer, Car la mer et l’amour ne sont point sans orage. Celui qui…
La connais-tu, Dafné, cette ancienne romance Au pied du sycomore, ou sous les lauriers blancs, Sous l’olivier, le myrte, ou les saules tremblants Cette chanson d’amour qui toujours recommence ? … Reconnais-tu le TEMPLE au péristyle immense, Et les citrons…
Nous ne dormirons pas ce soir ô Notre-Dame, Notre chair de pierre, notre sang de prière, Ô Marie dans l’horizon sans fin qui s’enflamme Nous veillerons avec toi, front dans la poussière. Le cœur en cendres, les yeux en larmes…
Tant que mes yeux pourront larmes épandre, À l’heur passé avec toi regretter : Et qu’aux sanglots et soupirs résister Pourra ma voix, et un peu faire entendre : Tant que ma main pourra les cordes tendre Du mignard Luth, pour…
(Pétrarque s’afflige de voir disparaître, dans la nuit, le laurier dont la vue le console) Ce feuillage fixa mon destin sans retour. Tu l’aimas avant moi, soleil digne d’envie. Seul il est resté vert ce trésor de ma vie,…
Cher Lecteur, Écrit entre 2014 et 2016, le recueil Hortus Conclusus, Les Litanies du Jardin est composé de 650 quatrains dédiés aux fleurs et végétaux. J’en ai tissé les vers, jour après jour sur la trame de l’expérience personnelle pour me…
Épilogue à Gustave Moreau I Le rapsode était mort; la lyre en bois sculptéeGisait près du cadavre au milieu du torrent.La Muse entre ses bras prit la tête en pleurant,La tête encor saignante et fraîchement coupée, La posa sur la…
Tableau de jeunesse du britannique John Everett Millais (1829-1896), la toile fascinante Lorenzo et Isabella (fig.1) a été peinte de novembre 1848 à avril 1849, à l’époque où naît le groupe des Préraphaélites. Pour cette peinture très personnelle qui plonge ses…
Écoute la lyre Des Antiques et des Modernes, ses cordes liées aux siècles de font et se défont… Hypaté, Ancêtre première qui guide le poète et la muse Parupaté, Veuve des gammes portant le deuil d’Orphée Hypermèse, Mère…
Poème-Souvenir de l’exposition Florence, portraits à la Cour des Médicis au Musée Jacquemart-André Des Anciens qui peuplaient les fresques florentines Qui se souvient, qui les entend ? Dépeins-les moi puisque l’oeil écoute, Puisque je suis aveugle et sans lumière. Décris-moi…
Il n’y a pas de vent ce soir sur Rome, Seulement le souvenir de Livie Son échappée lente au sein du forum, Dans le parfum des arbousiers jaunis. Des acanthes abaissent leurs feuillages Le long des fortes colonnes en ruines,…
J’étais morte pour la Beauté – mais à peine M’avait-on couchée dans la Tombe Qu’un Autre – mort pour la Vérité Etait déposé dans la Chambre d’à côté – Tout bas il m’a demandé « Pourquoi es-tu morte ? »…
She walks in beauty, like the night Of cloudless climes and starry skies, And all that’s best of dark and bright Meets in her aspect and her eyes; Thus mellow’d to that tender light Which Heaven to gaudy day denies.…
Hésiode et la muse Muse, que coule ton âme en mon âme Plus vaste que les méandres des torrents, C’est en mourant à moi-même, o femme Que je te donne vie puisée dans mon flanc.
SPHINX Des entrelacs de graves souvenirs Ont vécu au jardin de ton âme Courant comme la glycine femme, Enlaçant mon pauvre amour en gémir. Eh ! dis-moi, sculptural sphinx endormi, Quel vieux mystère encre ta pierre ? Dis-moi quel terrifiant amour contrit…
Vitam impendere amori Dans le crépuscule fané Où plusieurs amours se bousculent Ton souvenir gît enchaîné Loin de nos ombres qui reculent Ô mains qu’enchaîne la mémoire Et brûlantes comme un bûcher Où le dernier des phénix noire Perfection vient…
Berceuse de la Mère-Dieu Mon Dieu, qui dormez, faible entre mes bras, Mon enfant tout chaud sur mon coeur qui bat, J’adore en mes mains et berce étonnée, La merveille, ô Dieu, que m’avez donnée. De fils, ô mon Dieu,…
Miroirs Mirant ton visage clair et inaltérable Qui était demeuré le même qu’autrefois J’ai cueilli dans l’eau du puits ton reflet trois fois Comme en un miroir à jamais verre s’ensable. L’Oiseau-Lyre
Avoir avec toi touché l’été du soleil Et redescendre au froid décembre de la terre Sans espérer que revenir aux jours austères Sans ton cher visage penché sur mon sommeil, Avoir avec toi traversé tant de déserts Et devoir te…
En quel printemps de douleur s’est hissé le soleil ?Vengeur, il a criblé ma vie d’aubes sans reposTournant en ce cœur tissé le rouet des sanglots,Refermant là mes lèvres et scellant mes oreilles. Ma chevelure étarquée par le froid de…
Vois-tu, je n’ai plus le courage de souffrir, Je ne sais plus rien commencer, ni rien finir, De l’horizon je ne sais plus la voix parfaite Que rien ne ridait hormis les lois du sourire. Hélas, qui es-tu, ô toi…
Avril à Nevers (Poème de douze heures pour le Cartel de F.W.) Ding I L’horloge d’or avait surpris Avril à Nevers II Sous les tilleuls du miroir aux heures vibratiles III Avril à Nevers, les nœuds de satin se dénouent…
À ses pieds je mourrais comme se meurt une rose Tombée de désirs au roncier de ses bras Effeuillée de plaisir j’étais cette rose Qui pour un seul mot de lui s’offrit et tomba. J’avais été exaucée par le grand…
Éteignez le soleil et laissez-moi mourir Sous les froids coupants de la hache et de la pierre, Dans l’amère pauvreté fermez mes paupières Comme on cloue le linceul d’une aveugle martyre. Laissez regard de femme en tombe devenir Et que…
Partons dans le décor de ce vase Libatoire où périrent mille fleurs de lotus, Bien alignées des figures droites s’y casent Dans un carré champlevé de prunus. Une barque en céladon sur la panse Y fait glisser des dames en…
Qu’il est doux de demeurer là auprès de vous Tandis que le thé bleu des amants s’évapore, Sans autre souci que de vivre à vos genoux Et respirer votre cœur que mon cœur adore. Qu’il est vrai de rester contre…