Sphinx (L’Oiseau-Lyre)

oedipe

SPHINX

Des entrelacs de graves souvenirs
Ont vécu au jardin de ton âme
Courant comme la glycine femme,
Enlaçant mon pauvre amour en gémir.

Eh ! dis-moi, sculptural sphinx endormi,
Quel vieux mystère encre ta pierre ?
Dis-moi quel terrifiant amour contrit
Fixa ton regard et rongea ta chair ?

Nous ne parlerons pas du même temps
Quand nous prierons, innocents et tout bas,
Que soleil fort nous absolve à présent,
Que pluie faible divise nos yeux las.

Je vois des larmes figées sur tes joues
Qu’à jamais ton oeil ouragan perce,
Mais c’est la loi : il faut que pluie cesse
Et réfléchir vers la mort à genoux.