Le Ménure Oiseau-Lyre par le dessinateur animalier Édouard Traviès

 

Édouard Traviès (1809-1876) Planche du Ménure Oiseau-Lyre, extrait des Types du Règne animal, Buffon en Estampes,vers 1860.

« Le menure est un des plus rares et des plus beaux oiseaux de la Nouvelle-Hollande. Il ressemble assez, par sa taille et son port de tête, au faisan ; il a le bec recourbé et échancré à sa pointe, comme le merle. Le plumage du ménure-lyre a la couleur d’un brun grisâtre ; sa gorge, son manteau et les pennes de ses ailes sont d’un brun roux. La queue du mâle a un type de beauté particulière : elle se compose de seize pennes ; les douze ordinaires sont à barbes effilées, fortes et espacées ; les deux médianes sont garnies sur un côté seulement de barbes serrées, et les deux extérieures sont larges et recourbées en forme de lyre antique. L’oiseau semble glorieux s’étaler cette belle queue, dont la femelle est privée quoiqu’elle ait le même nombre de pennes. Comme celles du paon, les plumes de la queue du ménure-lyre tombent tous les ans, et comme si cet oiseau sentait la privation de son plus bel ornement, il cherche les endroits cachés pour ne reparaître qu’avec toute sa gloire, c’est-à-dire avec sa queue, qu’il semble admirer lui-même. Très-rares, les ménures-lyres n’ont jamais pu être acclimatés ; ils vivent bien pendant quelques mois à l’état captif ; mais, passé ce délai, soit ennui, soit manque de chaleur, ils dépérissent, se déplument et succombent bientôt victimes d’une véritable maladie de langueur. Les ménures-lyres se nourrissent d’insectes, de vers et de mollusques ; comme les poules, elles grattent la terre ; elles ont du rapport avec les gallinacées en ce que les femelles suivent habituellement le mâle. Ces oiseaux habitent la forêt et recherchent la solitude. Ils ne sortent guère que le matin et le soir et restent perchés sur les arbres pendant la durée du jour. » (Extrait de l’ouvrage Types du Règne animal, Buffon en Estampes, planches et illustrations d’Édouard Traviès, texte par M. Henri-A. de Conty, Paris, v. 1860.)