Automne rougeoie ton jupon de taffetas, Danseuse grave, folle que je regarde Tournoyant dans le feu auburn qui te farde Comme si je flirtais avec un apatura. Tes cheveux bruns sous l’or d’un cosmos pictural Deviennent blonds, fauves, safrans, même…
Mes cheveux en mèches de ruisselantes gemmes Embaument l’ambre chaud que l’on cueille à Minuit Dans les ocres chefs d’œuvre à la Botticelli Que mon âme plus que toute autre peinture aime. Diadèmes de pivoines m’inclinent la tête Qui réfléchit…
Vivre sans vous me fane doucement Parce que votre absence en moi rallume Les longs soleils brûlés d’isolement Qui dans leurs cieux vengeurs me consument. Nuque penchée dans l’ombre séculaire Je chante pour vous sur ma viole, yeux clos, Me…
Tes mains contiennent le soleil vif de puissance, Tes mains ne retiennent que l’immortalité, Tes mains taisent l’ombre fausse de l’existence Et révèlent toujours des gestes de clarté. Ceins-moi de tes doigts purs pour m’endormir plus claire, Dans tes mains…
Noces de bois rompues avant l’embarquement, Portons-nous le péché d’avoir été amants ? Noces de soie, drame absurde qui nous condamne, Ô destinée lâchée sur une folle trame. Noces de bronze, vraies amours n’en finissant De résonner au sein des…
La brodeuse aux yeux bleus a décoiffé ses tressesAuprès des braises d’or moins blondes que son corps,Pour en faire des flammes quand la nuit dehorsNe lui a point rendu son amant de tendresse. « Pars, amant, puisqu’il nous faut quitter…
Être à toi me suffit plus que tout autre vœuMais ton secret contient bien trop de mystères,Et que devenir sous tes bien-aimés yeuxSinon femme d’or et femme de poussière ? Je suis la fille-femme bénite et mauditePar ceux qui m’aiment…
Point ne m’ennuie Ni ne me lasse De revenir en la nasse Des lieux secrets où je te vis Prince de Paris Louvre de mon cœur Point ne me lasse Ni me fait souffrir De retourner au souvenir De nos…
Il n’est aucun chant, aucun poème, aucun air, Aucune supplique, nul cri, nulle complainte Qu’à mon bien-aimé je puis faire sans me taire, Sans laisser le vrai silence cacher ma plainte. Absente de moi suis quand loin de moi s’en…
Vis sur une flèche gravée cette devise : « Ni vie, ni mort, ni espace, ni même années Ne savent remèdes pour défaire corps joints : Amour a loi dure pour amants passionnés, Amour blesse des cœurs qui ne guérissent…
T’imiter, à quoi bon ? T’aimer, oui ! Car c’est le privilège des poètes ici-bas Que d’être aimé pour ce qu’ils ne sont pas : Car des poètes l’on aime que l’âme qu’on en construit Et c’est moi qui te…
Dans une débauche d’écriture Apparaît soudain une fleur d’encre, Crachat ombré d’un séraphin cancre, Tache d’un sombre sang de rature. Cette fleur, noire fille de la nuit Semble briller d’étoiles argentées. Ô reflet lourd d’un candide œil hanté, Ô lac…