Il n’est aucun chant, aucun poème, aucun air,
Aucune supplique, nul cri, nulle complainte
Qu’à mon bien-aimé je puis faire sans me taire,
Sans laisser le vrai silence cacher ma plainte.
Absente de moi suis quand loin de moi s’en va
Celui dont le regard est mon ciel véritable,
Âme amputée de son âme, je ne sais pas
Si je suis veuve, femme, poussière ou sable.
Il me disait belle, mais qu’importe aujourd’hui ?
À quoi bon contempler le miroir des erreurs
Si les yeux bruns qui me reflétèrent en leurs vies
Ne sont plus là pour me voir à l’iris du cœur ?
Que m’importent le soleil, la soif et la faim,
Les souvenirs, les pluies gigantesques des larmes ?
Le monde peut passer, en venir à sa fin,
Si ta chair n’est en ma chair, y-a-t-il pire drame ?
©GLSG, 2002