Il n’y a plus d’eau dans la jarre aux colombes,
Il n’y a plus de bonheur dans le puits de notre forêt !
Ô nymphes rendez-nous la fontaine au front frais
Devenue plus sourde qu’une obscure tombe !
Rendez-nous la soif insouciante, les gouttes doucines,
L’éclaboussure des rires, la candeur des ravines,
Rendez-nous la source qui désaltère
Et cette eau de jouvence que l’on avale comme on boirait la mer !
La terre est sèche. Diane a fuit le bain.
Nymphes pèlerines où sont les anciennes margelles
Que vos bras plantaient de lobélies et d’airelles
Où sont les amoureux et fripons ravins ?
L’Écho s’est envolé par les gouffres incertains
Comme la dernière goutte affleure en la gorge du condamné.
La rivière est morte à tout jamais. Les refrains se sont brisés.
Que Dieu vous protège nymphes des bois éteints !
©Gabrielle de Lassus Saint-Geniès