Rangez vos rêveries en vos armoires veuves
C’en est fini des mélopées sentimentales,
Le placard en silence comme une couleuvre
Se referme en un soupir de pierre tombale.
La clef se rouillera bientôt dans la serrure
Et les gonds fêlés du dernier désir éteint
Se tordront, repus de leurs grinçantes ruptures,
Fatigués et las du sempiternel chagrin.
Remplis de vide ces tiroirs somnoleront
Avec un reliquat de pollens aigrelets,
Rangez vos idéaux morts dans cette prison
Que ronge, avide, la vermine des regrets !
©GLSG, 2010