Jamais, jamais Lizzie ne fut insouciante
Comme les filles que rien ne contrit,
Elle stagne première et dernière amante
Au royaume des peintres interdits.
S’étiolent son cou fatigué, ses lèvres
Comme les nénuphars planant sur l’eau,
Repue des insomnies, figée de fièvre,
C’est Ophélie flottant dans un halo.
Ses cheveux parés de pavots et d’ambre
Cueillis dans les champs de Dante et d’Hadès
Roulent en flots de nattes qui se cambrent
Et Lizzie défait lentement ses tresses.
L’aimé viendra-t-il dissiper ma peur
Et fermer enfin la porte d’opium ?
Mais elle a perdu de son bien-aimé le cœur
Et sur ses lèvres dort un peu de laudanum.
©GLSG, 2007