La poésie de Dieu selon Philon d’Alexandrie

 

 

« Si quelqu’un donc est capable  d’entendre la poésie de Dieu (tês tou theou poiêtikês), il est nécessairement heureux lui-même et s’associe  à la joie de ceux qui, avant lui déjà, étaient les auditeurs de cette poésie. Or, dans la poésie de Dieu on ne trouvera aucun produit du mythe, mais on y verra toutes les règles  inaltérables de la vérité, gravées sur le marbre  ; de même, on n’y trouvera ni mètre ni rythme ni cadence de la voix qui séduisent l’oreille par la musique, mais on y verra les oeuvres toutes parfaites de la nature même, et qui ont hérité de leur harmonie propre. Comme l’esprit qui se fait auditeur  des poèmes de Dieu  est dans la joie, de même le langage accordé et attentif, en quelque sorte, aux conceptions de la pensée, se réjouit nécessairement. »

Philon d’Alexandrie (-20 ; 45) Quod deterius, cité par Sébastien Morlet in Les chrétiens et la culture, conversion d’un concept (Ier-VIe siècle), Paris, Les Belles Lettres, 2016, p. 158.