Éloge du Lyrisme

« Que restera-t-il de notre époque ? », voilà la question que se posent certains déçus de l’art d’aujourd’hui et de la production artistique contemporaine. La génération actuelle semble subir la dictature du concept, le totalitarisme de l’art virtuel et l’escroquerie des faux artistes et des institutions qui académisent la vacuité, ainsi que le détournement mercantile de l’art au service de la Bourse.

Or, l’artiste n’est pas un sociologue, ni un anthropologue, ni un physicien, ni un producteur, ni un commercial, ni un psychanalyste, ni un psychologue, ni un banquier, ni un avocat, ni un manipulateur. Il a sa place dans la société en tant qu’artiste et n’a pas à usurper la place du médecin, du mathématicien, de l’informaticien, ni du trader.

  • Le Lyrisme a pour vocation de créer et de chercher la Vérité de la Beauté, avec les joies et les peines que cette recherche induit.
  • Le Lyrisme choisit la force de l’Esprit plutôt que la faiblesse du concept.
  • Le Lyrisme privilégie l’humilité écologique des matériaux naturels plutôt que le plastique et les matériaux du consumérisme.
  • Le Lyrisme choisit toujours l’Étonnement et s’engage en sa faveur, quand bien même il subit le désenchantement de la société ou du monde dans lequel il vit.
  • Le Lyrisme pose des questions tout en proposant des réponses.
  • Le Lyrisme est incarné. Il permet à l’artiste de s’approprier la matière pour recréer l’univers comme un démiurge conscient de ses limites autant que de ses talents.
  • Le Lyrisme affirme le poids de la Grâce face au poids du Néant.
  • Le Lyrisme cherche la Vérité qui n’est pas aimée et s’efforce de la servir et non de se l’asservir.
  • Le Lyrisme préfère un langage simple et direct plutôt qu’une rhétorique ampoulée aux artifices ennuyeux et au jargon mensonger.
  • Le Lyrisme s’engage en faveur d’un art prophétique et eschatologique, en s’ancrant dans le temps présent.
  • Le Lyrisme considère le patrimoine mondial comme un gigantesque atelier où il puise ses sources d’inspiration, sans mépriser le passé mais en se considérant comme l’héritier des générations précédentes, appelé à transmettre cet héritage aux générations suivantes.
  • Le Lyrisme s’efforce de reconstruire dans son art le monde déconstruit en faisant appel à la patience et à la confiance.
  • Le Lyrisme parie sur le pouvoir de l’âme, sur la force de l’esprit et sur le génie du cœur.
  • Le Lyrisme refuse la conception machiniste ou uniquement scientifique de l’être humain.
  • Le Lyrisme ne se contente pas de dénoncer l’injustice ou la laideur mais il défend d’abord la cause de la Beauté qu’il considère spontanément juste et digne.
  • L’artiste lyrique désire participer à revitaliser l’esprit des arts, pleinement conscient que dans la recherche de la Beauté, l’inspiration sera donnée en abondance. Philosophe, esthète, peintre, écrivain, danseur, sculpteur, architecte, décorateur, ornemaniste, céramiste, cinéaste, musicien, interprète, poète, metteur en scène, chanteur, etc., il/elle est audacieux.
  • Le Lyrisme n’est pas hostile à l’idée de Dieu et accepte l’idée d’un Idéal comme nécessaire à la création. En cherchant un art authentique, il témoigne de son respect du mystère de l’existence et constate que la crise de conscience des sociétés actuelles semble résulter de la négation de la transcendance en lui : c’est au moment ou le monde a été le plus athée qu’il a été le plus barbare.
  • Le Lyrisme considère que le monde a besoin de l’art et de la beauté comme il a besoin d’eau et de pain.
  • Fidèle à la vie, le Lyrisme affirme ses exigences et refuse le culte du vide et de l’absurde.
  • Le lyrisme en tant que mouvement du cœur, intuition, chant, harmonie, aspiration, désir, fulgurance, élévation, poétique de l’être, apparaît à l’artiste comme un moyen d’exprimer sa personnalité d’individu unique, avide d’affirmer sa liberté spirituelle dans un monde tenté par la facilité des esclavages matériels et virtuels.
  • La devise du Lyrisme est : «L’Art pour la Grâce et la Grâce pour l’Art ».

Les Oiseaux-Lyres