I lock my door upon myself – Gabrielle de Lassus Saint-Geniès – Poésie

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Jamais, jamais Lizzie ne fut insouciante
Comme les jeunes filles que rien ne contrit,
Elle stagne première et dernière amante
Morbide au royaume des peintres interdits.

Son cou fatigué s’étiole à la manière
Des nénuphars alourdis sous le poids de l’eau,
Repue des insomnies, veillée par la fièvre,
Lizzie flotte comme Ophélie dans un halo.

Ses cheveux aux parfums de pavots et d’ambres
Cueillis dans les champs de Dante et dans ceux d’Hadès
Roulent dans le flot des nattes qui se cambrent
Et Lizzie se penche en défaisant sa tresse.

L’aimé sera-t-il donc là quand viendra la peur
Et que se refermera la porte d’opium ?

Mais elle a perdu de son bien-aimé le cœur
Et sur ses lèvres dort un peu de laudanum.

©Gabrielle de Lassus Saint-Geniès